Quand on s’attache, on s’attache !

Plusieurs approches de développement personnel nous invitent à nous libérer de nos attachements, et c’est un concept qui m’a toujours intrigué et je l’explore avec vous en partageant  mes réflexions.

Je marchais sur le magnifique terrain où j’habite, sachant que je dois déménager d’ici quelques mois. J’ai souvent dit que j’ai dû travailler fort pour ne pas m’attacher à cet endroit  car je savais que ce jour viendrait …. Alors oui je marche et j’admire la place et cette pensée surgit dans ma tête :
Cette terre est à l’origine de tellement de prises de conscience, d’apprentissages,  de belles rencontres et de changements dans ma vie, en plus d’avoir inspiré la grande transition que je suis en train de mettre en place dans ma vie.

Dans ma tête il y a comme une équation qui se fait :
CE LIEU PRÉCIEUX = MON ÉVOLUTION / MA JOIE DE VIVRE, et je ressens en même temps un serrement au cœur de devoir quitter. Et puis plein d’autres pensées montent…  Comme pour venir confirmer et justifier la grande tristesse qui émerge face à ce déménagement forcé, tout en donnant encore plus de ‘’valeur’’ à l’endroit (mes chiens y sont enterré / c’est ici que j’ai eu l’inspiration de faire de l’accompagnement / c’est mon dernier printemps ici / on ne pourra plus passer nos journées sur le bord de la rivière, ETC) et ça continue…

Et puis, je réalise ce qui vient de se passer. Car juste avant et de façon générale, je suis en paix avec ce changement, et là, je ne le suis plus du tout ! Je vois bien que la pensée initiale à crée ce malaise.  Mais voilà que ce malaise commence à s’étirer dans le temps à cause de toutes les autres pensées qui tentent de confirmer cette pensée initiale.

Alors je me reprends tout de suite. Je me rappelle que cette équation n’est qu’une pensée, une croyance, des étiquettes, et rien de tout ça n’est supportant. Ces équations existent seulement si je mets mon attention dessus. Je déménage, ça c’est la réalité, mais le reste, c’est du vent !

Je vois bien qu’en mettant de l’énergie dans ces pensées, je donne du pouvoir à l’endroit. Pourtant, c’est moi qui EST à cet endroit, c’est moi qui est dans l’action et qui suis plein d’élans qui ont permis tous ces changements.

 Je m’observe, moi et les humains en général, et je constate que c’est comme un reflex que l’on a de déposer dans les choses extérieures de la valeur et de l’importance.  Nous faisons des liens (ah oui on aime ça faire des liens) mais aussi nous donnons du crédit à des choses qui n’en méritent peut-être pas autant.

 Et je vois que je fais ça ! Je gonfle l’importance d’un évènement, d’une date, même d’un animal de compagnie, comme pour lui donner encore plus de valeur… et qu’est-ce que ça donne ? Pourquoi avoir besoin de donner de la valeur à des choses (personnes, lieux, évènement, emploi) extérieures ?

Je ne dis pas que tout ça n’a pas d’importance, mais j’observe ma façon d’en rajouter, en pensées, en croyances  et en liens, qui s’ajoutent à la beauté intrinsèque de la ‘’chose’’ en question.

Il y a la beauté et la richesse et il y a plein de pensées et de croyances qui viennent s’y greffer, ce qui fait que je m’y attache encore plus. Mais finalement,  ce que j’ajoute est moins vrai, et m’apporte plus de souffrance…. La beauté est dans la réalité, le reste, ce sont des pensées, des concepts et des croyances !

C’est quoi l’alternative ? La gratitude ! La gratitude me permet de reconnaitre la beauté de quelque chose, l’impact positif que cela a eu, sans la rendre extérieur à moi, sans devoir m’en séparer, et en gardant tout mon pouvoir. La gratitude m’empêche d’avoir peur, peur de le perdre, peur de ne pas trouver mieux. La gratitude m’ancre dans le moment présent, et intériorise l’expérience qui fait partie de moi, qui n’est pas à l’extérieur.

La gratitude, c’est dans le moment présent que ça se vit, et à partir du moment présent, dans la gratitude, je peux regarder en arrière, et en avant, et sentir que tout est parfait !

Karyn Bourbonnais
Coach professionnelle certifiée